LUNDI 13 AVRIL 2020 

Partagée entre l'envie de témoigner par écrit de ma pratique (prendre encore du temps pour ça!) et aller faire du ménage (c'est quand même plus utile!).

J'observe la lutte entre les 2 voix qui dialoguent dans mon esprit.

Et je choisis l'option qui m'enthousiasme le plus!

Toujours accompagnée par Tara brach et "L'Acceptation Radicale", je décide de prendre le temps d'une pratique sur le OUI.

Je cherche un moment le sujet qui va inspirer ma pratique et je finis par débusquer "je suis une mauvaise mère", après avoir tourné autour de pensées comme: je voudrais être seule, ne pas avoir mon fils dans les pattes, qu'on me laisse tranquille...

Être une mauvaise mère est un sacré bon sujet!

J'accueille donc dans mon "cercle de parole" la mauvaise mère et lui propose de prendre place. Arrive l'efficace, celle qui veut faire quelque chose d'utile (faire du ménage, coudre des masques, continuer mon site, n'importe quoi mais quelque chose!!!).
Je l'invite également à s'assoir (comme le Bouddha, j'invite Mara à prendre le thé).

Arrive la voix que j'appelle l'ordinateur de bord, (en référence à 2001, l'Odyssée de l'espace!), celle qui connaît tout sur tout, souhaite tout gérer, même l'animation de ce "groupe"! Je lui propose de prendre place parmi les autres membres du cercle...

Il y a aussi très rapidement le critique, celui qui blesse, est impitoyable, regarde durement et n'a aucune pitié! Celui-là, il parle haut et fort et prend toute la place! Et je ne sais pas pourquoi, mais je l'imagine masculin!

Après l'avoir entendu abreuver les membres du cercle que je rate tout, que je suis une bonne à rien, incapable d'aller au bout de quoi que ce soit, grande parleuse mais il n'y a rien derrière, nullissime, ... une nouvelle voix s'élève et se met à répondre:

"Pourquoi? Pourquoi tu me fais autant de mal? Qu'est-ce que je t'ai fait? De quoi souffres-tu pour m'attaquer sans relâche, sans pitié? Arrête tes uppercuts! Je n'en peux plus! Stop!! Laisse-moi tranquille!!!"

Je visualise le critique. il s'est arrêté, il est dans son coin, il continue d'envoyer son regard négatif mais n'ose plus la ramener.

La voix blessée est à bout de souffle, sans force, et pourtant, elle est vaillante, sûre de son bon droit, et de l'amour qu'elle porte en elle.

Les autres se sont tus. De temps en temps, la gestionnaire du "faire utile" lance que ce serait bien de passer à autre chose...

En tant qu'animatrice de ce groupe intérieur, j'accueille mais n'obéit pas à la demande. Je veux voir jusqu'où cette séance nécessite d'aller.

L'ambiance est morose, morne, la joie n'est pas au rendez-vous. Pourtant, je me sens tranquille. C'est important d'entendre ce que chaque voix a à dire, de laisser s'exprimer toutes les souffrances.

De l'extérieur, voici ce qu'on pourrait observer: je suis assise sur une chaise, devant la table du petit-déjeuner, dos droit, mains posées sur les cuisses, yeux fermés. Je perçois mon corps, des doigts de pied au sommet du crâne. Je reviens régulièrement à ma respiration, au silence.

Je ne sais pas si cette pratique peut fonctionner pour tout le monde et si elle peut être guidée en groupe.

À moi, elle convient parfaitement, car elle correspond à mon goût d'inventer des histoires, à me laisser porter par mon imagination, à "y croire".

Toujours est-il que je suis surprise des grandes similitudes avec l'animation d'un atelier "normal". Les mêmes situations s'y retrouvent. J'ai l'impression de m'octroyer un "training" d'animation, concernant particulièrement le processus d'accueil de toutes les expressions émotionnelles, ainsi que la place offerte à chacun.

Confiance que chacun est sur son chemin et utilise les méandres des autres pour son éclairage

personnel...