SAMEDI 11 AVRIL 2020 

Ce matin, je lis quelques lignes de "L'Acceptation Radicale". Elles décrivent les émotions comme des "composantes taboues de notre constitution émotionnelle".
Je ressens à ce moment en moi la petite fille qui a intégré que les émotions, c'est sale. Je ressens cette conviction dans ma chair avec force. Exprimer une forte émotion s'associe immédiatement dans mon esprit à l'orgasme.

J'aurais pu penser à l'éternuement, qui fonctionne de la même manière... Mais l'orgasme est tabou dans mon monde, pas l'éternuement :))

Et curieusement, avant d'ouvrir le livre et de lire ces lignes, je faisais le constat que je me sens "obsédée par la bouffe". Réellement obsédée. L'image que ça m'évoque: une obsédée sexuelle, une truie - l'animal, comme dans "Le Voyage de Chihiro" - une bête incapable de se maîtriser, immonde, qui fait honte à voir, pitié aussi un peu, et surtout si peu digne.
Waouh, quel portrait!!!

Je vais tenter de faire ma méditation autour de cette image aujourd'hui.

Et voici ce qui se présente à mon esprit:

Je veux perdre 1 kg 5.

J'ai peur car je suis convaincue que je n'aurai pas la volonté de tenir cette injonction.

Est-ce possible de transformer le gendarme donneur d'ordre en être joyeux et excité à l'idée de jouer à ce nouveau jeu, de relever ce nouveau défi?

L'accusation, l'obligation, tu m'étonnes que j'ai peur de ne pas y arriver! Comment se penser en

termes positifs, vu sous cet aspect? 

Il n'y a ni confiance, ni amour, ni bras ouverts dans ce regard porté sur moi-même.
Aucun encouragement, aucun "je sais que tu peux y arriver". Juste un regard de mépris, de réprobation, de jugement condescendant.

La petite fille en moi est tellement malheureuse et se sent tellement misérable sous ce regard!

Comment se dire qu'on va réussir, qu'on aura la force de tenir, sous le joug de ce regard si peu aimant?

Et puis, il y a le plaisir... le goût de certains aliments dans la bouche. Tout cela est tellement... sexuel!

Comment faire pour accueillir ces forces si puissantes et si opposées?

Qui suis-je pour englober dans mes bras ces souffrances? Car je ne doute pas que le regard méprisant souffre, lui aussi...

Je suis la Conscience claire et vaste.

Il y a un 3ème sentiment qui s'invite: la peur d'avoir faim! Peut-être même la peur d'être vide et sans force? Elles aussi, je les englobe dans la conscience vaste et claire.

La peur également d'entendre la voix qui dira "je t'avais bien dit que tu n'y arriverais pas!".

Le manque de confiance que le futur n'est pas forcément une réplique du passé.

"À chaque jour suffit sa peine". À chaque instant son pas à faire, sa respiration à laisser être, son flot de rivière à regarder couler.
Je suis ce qui regarde le flot de la rivière s'écouler et ce qui se laisse porter par le flot de la rivière.