DIMANCHE 12 AVRIL 2020 

Depuis ce matin, je suis sans envie. L'énergie est sombre et lourde.

Hier, sortie pour aller chercher les légumes de la semaine. Eu peur. Ressenti de l'angoisse à voir tous ces gens. Réalisé que j'étais bien, calfeutrée chez moi, et que sortir m'angoissait de plus en plus...

Aujourd'hui, grosse culpabilité de ne rien vouloir faire.
Entre Francis qui n'arrête pas de s'activer et César avec qui je devrais faire plus de choses, je me sens nulle, bonne à rien, incapable. Je ne me sens aucune volonté, à part pour l'introspection. Je voudrais être seule! Je voudrais ne pas avoir d'obligations. J'en ai assez de ce gendarme intérieur qui me trouve si nulle, si bonne à rien.

Depuis hier, ma pratique en mouvement consiste non pas en yoga ou qigong - que je n'ai aucune envie de faire - mais en une sorte d'improvisation corporelle au cours de laquelle j'écoute mon corps et ses "envies".

Finalement, avec un sentiment un peu désagréable de faire "n'importe quoi", je fais ce que je proposais dans le spectacle participatif Temps Suspendu :)

Toujours plus facile de voir les solutions pour les autres que pour soi...

Et à ce propos, voici une petite vidéo dans laquelle Jack Kornfield évoque que l'enseignant s'enseigne d'abord à lui-même! La voie de l'humilité :)

Tara Brach et cette pratique du "nommage" - nommer chaque sensation et émotion qui se présente, m'accompagnent au  long de ce confinement.

Pour la première fois, je comprends de quelle manière un moment difficile est une occasion à ne pas rater, pour regarder en face et de près une tempête intérieure!

Car prendre le temps de l'observer de près, avec l'oeil de la curiosité bienveillante, c'est commencer à la comprendre, et la comprendre, c'est se donner les moyens de l'accueillir avec l'amour inconditionnel d'un parent aimant. 

À ce moment, la tempête n'est plus effrayante, elle redevient une somptueuse et puissante énergie libérée par la nature...