Les ateliers du vivre ensemble
LES MURS ENTRE LES ÊTRES
Jeudi 2 Juillet
Une évidence s'impose à moi: la seule personne qui peut me donner toute l'attention dont j'ai besoin, c'est... moi-même!
Eh oui, personne n'aura jamais autant de patience, de proximité, d'intérêt, que moi pour moi-même :)
Cela me soulage. Il n'est plus nécessaire de quémander. Bien sûr, je veillerai à établir le plus possible des relations d'attention mutuelle. Mais plus d'exigence et de dépendance à des éléments dont je ne maîtrise pas le cours. Maintenant, il ne reste plus qu'à pratiquer!
Mais la prise de conscience est le point de départ nécessaire. Pas suffisant, mais nécessaire.
En ce moment, je lis "Une vie bouleversée", le journal de Etty Hillesum, une jeune juive hollandaise prise dans les filets de l'extermination nazie.
À nouveau, ce journal, cette parole, ce coeur animé, me guident, me montrent le chemin, la pratique.
Je comprends ce que veut dire un écrit vivant.
Un écrit déposé en conscience, en présence, reste vivant par-delà le temps. En lui, s'est imprimée l'éternité du présent. Que de cadeaux nous avons à notre disposition!
Je retrouve chez Etty ce goût de prendre en main les moindres événements de sa vie. Être créateur et non victime. Elle témoigne, sans pouvoir se retenir, de la beauté de la vie et elle est consciente du malentendu que ses paroles peuvent générer. Elle ose à peine les dire et se retrouve parfois en butte aux reproches. Quelle profonde confiance en la Vie!
Depuis quelques jours, je vis d'une certaine manière ce malentendu avec certaines personnes. 3 enseignantes venues avec leurs classes pour une journée d'animation aux Sentiers de l'Abondance. Et certains profs de César, dont le bulletin "du confinement" est arrivé récemment.
Dans les 2 cas, j'ai voulu parler avec un coeur ouvert et je me suis empétrée dans cette tentative de créer un lien authentique.
J'ai aussi le sentiment que les mots que j'avais utilisés se sont retournés contre moi, me laissant impuissante, en colère, frustrée.
Alors, pour la première fois, je tente de " comprendre plutôt que d'être comprise" comme le dit Etty.
Mon besoin d'être comprise m'amène à réagir, à demander des explications, à tenter de m'expliquer, bref, à chercher dans l'autre une reconnaissance.
Puit sans fond! Hier, j'en ai pleuré de désespoir! Je souhaite tellement ce coeur à coeur...
Je ressens une impuissance liée au manque de compréhension et d'outils.
Patience... le petit enfant tombe 2000 fois avant de trouver son équilibre et de commencer à marcher!
Alors je décide de chercher à comprendre ces enseignants, ou au moins, à pardonner à mon incapacité à accueillir leurs retours!
Je reprends mon pouvoir. Je ne suis plus la victime des paroles d'autrui!
Le simple fait de choisir de me pardonner me libère, avant même que la colère ait disparue! C'est l'acte de choisir qui libère. Pas le résultat provoqué par le choix.
Mais quelle souffrance ces murs entre nous! Plus j'avance vers le monde des autres, plus je bute contre ma volonté de les atteindre. Hier, je me suis dit, tout en pleurant de frustration: "je vais arrêter de faire quoi que ce soit!". Aujourd'hui, j'ajoute: "je vais continuer de dire ma vérité, doucement et clairement et je n'attendrai plus de validation extérieure. Et dans le même temps, je vais laisser l'autre venir à moi. Je ne vais plus forcer le passage. Sauver l'autre? Si c'est mon seul besoin, ma seule motivation, je la laisserai s'éteindre d'elle-même. Et sous la cendre, j'espère découvrir mon véritable intérêt pour l'autre, mon amour pour chaque être humain".
À suivre...
18 mars - 29 avril 2020 \\ Méditation de Pleine Conscience
18 mars 2020 \\ Méditation de Pleine Conscience
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L'agitation incessante du mental
29 avril 2020 \\ Méditation de Pleine Conscience
Journal de l'après-confinement
30 mai - 14 juillet, 2020 \\ communication empathique
3 juillet 2020 \\ communication empathique