Vendredi 3 Juillet

Ce matin, longue méditation de 30 minutes précédée d'une reconnexion au corps par le mouvement libre. Depuis plusieurs semaines j'avais lâché la pratique formelle. Après le confinement, ma tendance a été de me mettre à courir, comme le lapin d'Alice, disant tout le temps: "je n'ai pas le temps! Désolée, pas le temps! Zut, je suis en retard!".
Et puis il semble que les grandes vacances de César aient un effet sur moi. J'accepte à nouveau de ralentir!

L'intérêt des interruptions de pratique formelle réside dans le fait qu'on a laissé reposer la substance, et qu'elle a eu le temps de décanter. La reprise devient alors l'occasion d'y voir plus clair. De distinguer les différentes couches.

C'est ce que j'ai ressenti pendant la pratique assise. Quelques réalisations du fonctionnement de l'être humain et de l'univers. 

Tout d'abord, c'est en observant mon monde intérieur que je connais de mieux en mieux le monde extérieur. Je rejoins Socrate!

Je réalise qu'en moi siègent tous les comportements humains, éclatés en un kaléidoscope sans fin.

Plus je m'approche de mon être, de ma nature profonde, plus je vais vers les autres. Mieux je peux les comprendre. C'est une merveilleuse nouvelle :))

Observant mes jugements intérieurs, mes voix contraires et à jamais insatisfaites, malheureuses, pleines d'espoir, de doutes, je contacte chaque humain de coeur à coeur. Moi qui pensais avec frustration et douleur que certains coeurs m'étaient fermés. Que j'étais dans l'incapacité de trouver la clé. Elle est en moi!!

À ma grande satisfaction, j'ai réalisé que ce serait juste de remercier le CPE du collège du César, d'avoir pris le temps de répondre à ma lettre.

Et basta! Donner comme si on était riche...

De plus en plus facilement, j'ai accès à cette conscience qu'en chaque événement, heureux ou malheureux, réside une possibilité de dire merci. De donner ce dont je crois manquer. Donner comme si je ne manquais de rien m'apporte automatiquement ce à quoi j'aspire! Une vraie révolution à tester en toutes circonstances pour vérifier si ça marche :))

C'est tellement joyeux, c'est un jeu tellement excitant, que c'en est une partie du don. Cette joie à jouer la vie en se demandant: "qu'est-ce qu'il va advenir de ça?" est le cadeau principal, je crois. Les retours des autres sont le bonus et la consécration. La vie va alors dans notre sens! À nous de choisir le sens qu'on décide d'imprimer à notre vie!

Je pense de plus en plus à ceux que j'étiquette "les malchanceux" de la vie. Mon regard est en train de se déciller. Je vois mes intuitions premières (celles de mon plus jeune âge) se vérifier: chaque être humain est un trésor, possède un trésor en lui. 

Parfois le bousculer pour qu'il découvre cette vérité.

Ne pas entrer dans le jeu de l'apitoiement. On y a assez joué...

Entrer dans le jeu: "On est tous puissants, eh oui, même toi!"

Arrêter de protéger, de cocooner les "pauvres gens" sous prétexte qu'ils n'ont pas les outils pour faire de leur vie leur vie!

Je crois profondément que chaque être peut accéder à sa puissance et que nous

nous devons d'exiger le meilleur de chacun. "Il n'est pas prêt, ils sont trop loin de ça, ...". Des prétextes à ne pas avoir le courage de chercher les bonnes questions à poser. 

Poser les questions qui vont aider l'autre à ouvrir les yeux, c'est tout l'art de l'animateur.

Partir de soi, de sa connaissance intérieure de l'espèce humaine pour refléter l'image que l'autre verra de lui-même. Les mots sont encore imprécis mais la connaissance devient plus claire! Et la confiance aussi! Tout le monde est capable d'évoluer :))

C'est une conviction puissante car, convaincue de cette vérité, dans ma chair, dans mes cellules, émanera de mon être la réalité de cette vérité. Et l'autre la percevra comme une vérité. Donc réalisera sa puissance.
Le frein de la peur sera présent. Ne pas l'occulter. L'accueillir. Le laisser exister en toute légitimité. Lui faire une place. Si tout et tous sont accueillis, plus rien ni

personne n'est mauvais. Une paix profonde peut naître de cette vérité. De cette confiance que je ferai à jamais partie du tout. Que j'ai ma place en tant que joueuse du grand jeu de la vie.