Les ateliers du vivre ensemble
Retour sur un moment de stage pour enseignants : "Découvrir les compétences psychosociales"
Je propose une activité de centrage par le corps appelé « LE COMPAS ». La personne imagine qu’elle trace un cercle autour d’elle en levant les bras au ciel et en inspirant profondément. Je propose que la pointe du compas parte du majeur, et je montre le doigt concerné. 2 enseignantes réagissent en disant que les enfants vont rire et faire le doigt d’honneur. Sur le coup, je suis déstabilisée et je pense « elles en connaissent plus que moi, je ne suis pas à la hauteur » :((
Quelques jours plus tard, en lisant Françoise Dolto, j’envisage cet événement sous une autre perspective : je pense à cette remarque d’une autre enseignante qui témoignait que dans un des ateliers philo que nous avions fait ensemble, j’avais parlé à un jeune d’une manière qui avait fait craindre à l’enseignante que j’allais le déstabiliser car elle connaissait sa difficulté à communiquer. N’ayant pas connaissance de cette difficulté, je lui ai parlé « normalement ». Elle témoigne que finalement, ça a été bénéfique pour lui.
Pendant ma lecture de Dolto, je fais le parallèle et me dis que finalement, ma proposition de COMPAS occasionnerait peut-être des « débordements » mais aussi de l’espace pour en parler, réagir émotionnellement, et si moi, je n’anticipe pas « le mal » à venir, et que je suis tranquille avec ça, ça passera tout seul car ce sera accueilli.
Mon leitmotiv : avoir confiance que chacun a la capacité de dépasser ses croyances limitantes. Si l’animateur de l’activité est tranquille et prêt à accueillir ce qui se passe, l’activité fonctionnera. Si l’animateur est dans la crainte, mieux vaut ne pas proposer l’activité et attendre de se sentir prêt.
Donc, je réajuste ma posture et me dis que c’est une bonne chose que, venant de l’extérieur, j’apporte une autre perspective, un autre regard.
Cela, je souhaite le transmettre aux éducateurs lors des prochains stages.
Par exemple, si cette situation se reproduisait, je pourrais dire aux enseignantes : « est-ce qu'on peut envisager que ce sont vos peurs que vous projetez sur une situation future ? Qu’est-ce qui pourrait vous mettre en danger dans une situation où des jeunes riraient sur un doigt d’honneur ?
De quels débordements auriez-vous peur ? Est-ce que vos émotions seraient mises à mal par ces débordements ? Auriez-vous peur de ne pas savoir comment gérer ? quoi dire ? Auriez-vous peur de vous sentir attaquée ? dépassée ? en danger de perdre le contrôle de votre classe ?"
Dans les arts martiaux, la chute vient de la résistance. Si je résiste à la poussée de l’adversaire, je me raidis, je me fais mal et je peux chuter. Si j’accueille la force de mon partenaire, si je respire avec son mouvement et me nourris de son énergie, je ne chute pas. Et plus encore, je transforme le combat en jeu, en danse.
Puis-je imaginer accueillir les événements qui me gênent comme autant de partenaires qui vont m’aider à créer un lien de confiance et de connexion authentique avec les élèves ?
Ces rires d’excitation, de malaise, chacun de nous les a vécus plus jeune. Pouvons-nous les regarder à nouveau et observer la manière dont nous avons mis le couvercle dessus pour ne plus ressentir ces sensations/émotions désagréables ?
Ce sont juste des émotions et des sensations fortes qui méritent d’être accueillies afin que les jeunes sachent que la sexualité fait partie de la vie, qu’elle est notre nature sauvage et que nous pouvons soit la contrôler et l’étouffer, soit l’apprivoiser et s’en faire une amie.
Ce pourrait même être l’occasion d’un atelier philo sur le thème de la sexualité, la procréation, l’amour... ? »
"la liberté, c'est le bonheur. Comment mettre des limites à notre envie de bonheur?"
NOUVEAUTÉS dans les ressources pédagogiques "ATELIERS PHILO"
Fermez les yeux et imaginez…
vous tenez dans votre main un verre d’eau avec du sable dans le fond.
Dans ce verre, il y a aussi un petit bâton, de la taille d’une paille. Avec ce petit bâton, vous remuez le sable jusqu’à ce qu’il se mélange complètement avec l’eau.
Puis vous ne faites plus rien et vous regardez le sable se redéposer lentement au fond du verre.
Peu à peu, l’eau redevient claire et calme.
De même, après ce petit temps d’observation imaginaire, nos pensées se sont posées, notre corps s'est posé, notre esprit est plus clair et nous allons pouvoir commencer à réfléchir à la question d’aujourd’hui :
Fermez les yeux et imaginez…
dans votre main, il y a un petit globe en verre avec un paysage enneigé dedans.
On appelle ça une boule à neige.
Vous tenez la boule et vous la remuez jusqu’à ce que la neige remplisse tout l’intérieur.
Puis vous ne faites plus rien et vous regardez la neige se redéposer lentement au fond de la boule.
Peu à peu, le paysage redevient clair et immobile.
De même, après ce petit temps d’observation imaginaire, nos pensées se sont posées, notre corps s’est posé, notre esprit est plus clair et nous allons pouvoir commencer à réfléchir à la question d’aujourd’hui :
Fermez les yeux et imaginez…
face à vous est assis un personnage souriant, les yeux emplis de bonté.
C’est peut-être quelqu’un que vous connaissez et qui vous est cher ou un inconnu.
Quel qu’il soit, il est là, assis silencieusement et il rayonne de bonté.
Il est assis en tailleur et il vous sourit et sa bonté est comme une lumière qui l’illumine de l’intérieur.
Et puis, cet être vous regarde avec toute sa présence bienveillante et vous demande : (question de la séance).
Écoutez-le vous poser la question encore une fois, avec douceur et fermeté.
Puis ouvrez les yeux.
Bonjour et bienvenue dans ma boîte à outils pédagogiques. Comédienne et animatrice d'ateliers théâtre auprès d'enfants, d'adolescents et d'adultes depuis 20 ans, je la fabrique et la façonne, en mélangeant les couleurs... Ça faisait longtemps que je voulais vous la partager. Grâce au premier confinement (celui de mars 2020!), c'est chose faite!
Au cours de ces 20 ans, j’ai expérimenté de nombreuses formes d'apprentissages par le jeu et découvert qu'il est un outil particulièrement efficace pour explorer des solutions créatives à plusieurs.
Aujourd'hui animatrice d'ateliers philo autour du Savoir Être et Vivre Ensemble avec les enfants et les adolescents, je combine avec joie tous les outils glanés sur mon chemin. J'espère que vous aurez plaisir à les utiliser!
Catherine Pello-Guerrier
Mon mémoire de DU avec la classe de 3èmeE du collège JEAN GARCIN (84)
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