faire confiance

FAIRE CONFIANCE

JEUDI 9 AVRIL 2020 

Ce matin, nouvelle prise de conscience, juste en quittant le sommeil.

Au moment d'écrire ces lignes, le souvenir m'en échappe. Je vois plusieurs "thèmes" me passer à l'esprit, frustrée d'avoir perdu mon sujet si précieux :))

Puis je prends conscience qu'aujourd'hui, je fais confiance au processus de la pensée. Si elle est apparue ce matin, un "alias" est sûrement stocké quelque part. Il ressurgira au moment opportun. Laisser faire, laisser être. Ne pas tirer sur l'herbe pour la faire pousser...

En ce moment, la mort est présente sous plusieurs aspects dans mon monde: mon parrain en fin de vie, le covid et son épée de Damoclès, la maman d'une amie qui vient de décéder...

Occasion inédite de se familiariser avec...

Ça y est, la pensée est revenue!

La confiance est vraiment un processus merveilleux!

Récemment, on m'a partagé cette image éclairante: tu es au restaurant avec des amis, le serveur arrive, vous passez commande puis retournez à votre discussion. Tu "oublies" le serveur car tu sais qu'il va revenir avec ta commande puisque c'est le processus habituel. Tu as confiance!

Il s'agit donc de "passer commande" à la Vie, puis d'oublier, sachant avec foi que la commande arrivera :))

Alors, cette pensée? Elle est repartie (:

Tout l'enjeu, c'est la constance. Continuer de faire confiance, sans douter que ça marche.

La confiance sans la constance est une forme de superstition...

Je découvre qu'il ne s'agit pas seulement d'attendre en oubliant. On peut aussi favoriser le retour de la pensée souhaitée en laissant le fil se dérouler sur le papier. 
Bien sûr, uniquement dans le cas où cette pensée nous tient à coeur et qu'on souhaite l'inscrire.
.../...

La pensée est revenue! Du moins, je crois que c'est la bonne …

La voici: j'ai bâti une part importante de ma façon de me présenter aux autres sur la peur qu'on me considère comme une "pauve fille". Pourquoi???

En réaction à cette découverte, une voix en moi s'exclame: " je ne suis pas pauvre! je suis riche!".
Riche de quoi? De tout ce potentiel humain à ma disposition!

Si on me juge "pauvre fille", on me dépossède de ma richesse, de ma puissance.
Personne sur Terre n'est à ce point pauvre qu'il ne pourrait pas trouver ses propres solutions.

Grandir. Ouvrir les yeux. Les "pauvres gens" sont ceux que l'on raye de la catégorie des possibles.

On les regarde d'en haut, on les prend en pitié, se culpabilisant parfois d'être plus haut qu'eux. Dans le camp des gagnants, des chanceux. Comment peut-on se tromper nous-même à ce point?

Et où se trouve la racine de cette peur fondamentale en moi? Beaucoup de mes comportements actuels découlent de cette peur. Et Dieu sait que je les exècre. Ce besoin de parler, de montrer mon intelligence, que j'ai tout compris, que rien n'échappe à mon esprit affûté.

Je ne supporte pas non plus mon côté "donneuse de leçon". Non plus que la "sauveuse" qui pense avoir la solution aux problèmes.

Qui est-ce que j'écoute quand j'écoute la personne en face de moi? J'écoute mon besoin de fournir une solution. 

À quelle place être? Écouter, oui, mais pas passivement. 
C'est drôle, je viens de re-découvrir l'écoute active!

Qu'est-ce que l'écoute active? la même écoute que celle que l'on s'offre lorsque nous accueillons notre monde émotionnel.

Pour ne pas être une pauvre fille, j'ai mis en place des stratégies dans lesquelles je rends pauvres les autres! Les enfants, quelques-uns de ceux qui m'entourent, tous ceux que je veux sauver de leur misère émotionnelle.

Maintenant, je vais pouvoir redescendre de mon piédestal, les faire remonter de leur sous-sol et je regarderai patiemment dans leurs yeux, attendant de voir leur lumière m'indiquer le chemin pour aller jusqu'à eux.

Plus d'obligation de fournir des solutions.

Plus d'obligation de me défendre de n'être pas assez bien. 

Une voix en moi s'exprime: "J'avais besoin qu'on ne déconsidère pas ma capacité à être puissante, autonome, entière et complète".

J'ai peur de ne plus avoir de moteur pour avancer...

Patienter avec confiance.

Que faire quand on est dans le noir? s'immobiliser et observer d'où viendra la lumière.

J'ai donné tellement de pouvoir à ceux qui, comme moi, avaient mis en place la stratégie du "bourreau".

Victimiser les autres pour sauver sa peau.

Je me sens perdue, j'ai un peu la nausée mais je sais que la lumière de la compréhension va jaillir à un moment.

Ce n'est pas en mon moi superficiel que j'ai confiance, mais en l'élan d'amour et de joie que j'ai redécouvert en moi, comme un trésor dont j'avais égaré la clé.

Encore un peu peur de partager ces mots, de les imposer en emprisonnant l'autre...

Comment trouver la place juste, où l'on échange à part égale? De laquelle on considère suffisamment la richesse de l'autre pour accepter de la recevoir, sans peur qu'elle n'occulte la nôtre?

Je vais arrêter là mes réflexions. Il faut que je fasse une pause. Le chemin est exigeant.

Je réalise une chose:

Hier, j'étais en conversation avec une amie dont je crains souvent le jugement sur ma nullité potentielle. En sa présence, je tente régulièrement de briller intellectuellement, de me montrer "à la hauteur".

Une part de moi voudrait lui raconter l'aide que j'apporte en ce moment à une association en appelant des personnes isolées. Une autre part ne voudrait pas se vanter et bride ma fierté à me sentir utile, ma joie à raconter ça.

Au cours de notre conversation, mon amie me raconte qu'elle va appeler la SPA pour leur proposer d'apporter son aide, en cas de besoin. 

Ma fierté musellée quelques instants plus tôt jailllit avec une force inouïe!

Je ne peux rien faire et m'entend répondre: " C'est génial, je n'aurais jamais eu cette idée. Moi, en ce moment, j'appelle des personnes isolées mais, les animaux, je n'y aurais pas pensé! On est vraiment complémentaires!"

Ma fierté non reconnue, non accueillie par moi-même quelques minutes avant s'est finalement transformée en sentiment de vantardise!!

Reconnaître un besoin profond. 
Reconnaître ses qualités, son potentiel, ses intelligences! 

Que c'est difficile, quand tout en nous muselle ces élans, par culpabilité, par peur de l'orgueil, de "péter plus haut que son cul".

Après notre conversation, je me suis posée. J'ai observé, nommé et accueilli le dégoût de moi-même, la honte, la peur... Quelle tempête!

J'ai observé, nommé et accueilli les sensations physiques provoquées par ces émotions... Quel tumulte!

Et au coeur de cette tourmente, j'ai vu une lumière: la conscience de ce qui se jouait là, sous mes yeux.

Comme si un projecteur braquait son puissant faisceau sur cette construction, solidement ancrée depuis si longtemps!

La souffrance du sentiment d'échec laisse un goût amer dans la bouche, littéralement, je veux dire.

Et pourtant, je suis toujours là et je continue d'avancer, avec courage et détermination.

Puisse mon amie au fond de son coeur comprendre et pardonner mon incapacité du moment à recevoir pleinement et tranquillement son partage, confiante que le mien aurait trouvé sa place à son heure...

Puissé-je me pardonner mon sentiment d'échec, afin de me remettre en route, le coeur léger.

Au cours de ma pratique de méditation ce matin, après ces derniers écrits, m'est venue une piste pour écouter pleinement quelqu'un: se demander avec curiosité ce qu'on va découvrir d'inattendu en l'écoutant. 

À suivre!

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18 mars - 29 avril 2020 \\ Méditation de Pleine Conscience

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10 avril 2020 \\ Méditation de Pleine Conscience

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29 avril 2020 \\ Méditation de Pleine Conscience

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30 mai - 14 juillet, 2020 \\ communication empathique

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2 juillet 2020 \\ communication empathique