JEUDI 23 AVRIL 2020 

Je constate que, depuis une semaine, mes pratiques ne s'accompagnent plus du besoin d'écrire dans ce journal. Une certaine routine s'installe.

Mais ce matin, tout en affinant ce "carnet de bord" destiné à être partagé sur mon site, et donc lu par d'autres, je prends conscience une nouvelle fois d'un vieux schéma ancré en moi.

Et c'est dans ces moments que la pratique informelle de la méditation agit - être en capacité d'observer son monde intérieur tout en étant dans une activité quotidienne.

Et donc, ce schéma est le suivant: 

je constate un réel apaisement à rester à la maison, à ne pas me confronter au monde extérieur - coronavirus ou pas -, à être toute à mon "intérieur".
Sortir, aller vers les autres, m'engager, exposer mes idées, mes convictions, relèvent d'un véritable effort. Cela génère en moi anxiété, sentiment de nullité, honte.

Et je comprends mieux alors cette boule d'angoisse dans la gorge, en imaginant ces notes lues par d'autres.

Cette forme d'exposition peut être très fragilisante.

Quand on s'expose, on prend le risque d'être jugé.

Quand on expose son monde intérieur, on prend le risque d'être découvert.

Quelle merveille à chaque fois ressentie, que la puissance des mots!

Regarder en face la prison et la nommer, ouvre les portes de la prison!