retrouver l'ancrage

RETROUVER L'ANCRAGE

MARDI 28 AVRIL 2020 


Prise par ce nouveau projet de monter des ateliers philo en ligne, je me vois repartir dans un rythme qui privilégie l'extérieur au détriment de mon intérieur.

Je comprends que la vie est faite de balancements entre les pôles opposés. Mais je dois veiller à ne pas m'oublier dans cette activité, qui génère déjà une certaine agitation.

Ce soir, après une journée où je me suis dit que je n'aurai pas le temps de tout faire, un besoin ténu mais tenace d'écrire dans ce journal s'est fait sentir. Me disant que je n'avais rien de spécial à raconter, j'étais curieuse de voir où ce besoin allait m'entraîner.

Écrire, comme méditer, est un retour sur soi, sur son univers intérieur et permet de retrouver un certain ancrage.

L'impression d'être ballotée par les mille et une décisions de ma tête, nécessite que je mette le programme sur pause!

Que je freine et me pose pour souffler.

J'ai dansé librement tout à l'heure, en début de pratique, comme chaque jour depuis un certain temps. J'ai réalisé une belle chose*: pratiquer une activité en conscience, c'est être avec son corps pendant un temps donné. Plusieurs expressions me viennent qui me semblent toutes définir un aspect de ce moment de réunion:

- être avec son corps

- être dans son corps

- être présent à son corps

Et chacune de ces expressions traduisent une évidence. Ce n'est pas l'activité physique qui procure bien-être et joie; la joie émane de chaque cellule du corps qui se sent écoutée, reconnue, prise en compte.

Quand enfin, son "parent" est à ses côtés, la regarde tendrement et est à son écoute.

Je ne cesse de réaliser les similitudes entre les interactions du dehors et celles du dedans.

Le coeur de la relation d'amour est le même: être là pour l'autre.

Je me demande tout à coup si je peux accorder cette même présence aimante à mon esprit agité et confus...

Je sais que oui, que l'accueil inconditionnel de la vie passe par la reconnaissance que nous englobons la totalité de notre expérience terrestre, car nous sommes la vie qui s'expérimente et se voit vivre.

Mettre des mots apporte une sorte de paix à mon esprit. Bien que cette paix soit temporaire, elle contient en elle un peu de la Paix véritable. La paix est la paix, même en quantité infinitésimale. 5% de lait, c'est du lait, me disait un professeur de théâtre. Expérimenter et reconnaître cette paix quand elle se présente, c'est s'entraîner à se la rendre plus accessible, le temps passant.

* ce n'est pas tant que j'ai réalisé cette chose, mais qu'une connaissance depuis longtemps présente en moi, à un niveau inaccessible, s'est mise à jour. Les mots et l'expérience ont fusionné pour faire place à la Connaissance. Cela crée un apaisement palpable, comme quand on découvre une vérité. Quelque chose se pose, devient réel. Le réel est toujours plus rassurant que ce qu'on soupçonne, et qui reste invisible.

Une confiance s'installe. Qui fait qu'on n'a plus besoin de demander à d'autres si on ne se trompe pas. On sait. Et plus on sait, plus une intimité entre soi et soi apparaît. On peut compter sur nous-même. On devient notre propre guide en même temps que notre ami le plus proche.

Je suis certaine que cette profonde tendresse pour soi-même est la source de la joie à partager avec les autres.

On a surtout peur de nous-même. On n'a pas confiance dans les autres car on s'imagine qu'ils recellent en eux autant de monstres qu'il n'en existe en nous-même.

Quand on a trouvé le chemin pour les apprivoiser, on comprend qu'ils étaient notre seule source de peur.

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