Introspection

INTROSPECTION

DIMANCHE 29 MARS 2020 

Aujourd'hui, je souhaite évoquer une ou deux choses perçues pendant mes méditations de ces derniers jours.

Je me souviens d'avoir découvert que même ma pratique de qigong procédait de la peur.

Cette pensée s'est manifestée clairement:  "je suis terrifiée à l'idée de mourir".

Bien plus terrifiée - semble t-il - que certaines personnes moins acharnées que moi dans l'accomplissement d'une pratique spirituelle. Toutes ces pratiques, tous ces outils que je souhaite également transmettre, notamment aux enfants, sont là pour sauver ma peau. Une sorte d'assurance tous risques.

De l'écrire aujourd'hui, de créer un peu de recul, me fait réaliser qu'une certaine confiance fait son apparition. Une saveur que je ne connaissais pas encore.

Ce confinement me permet de réaliser mon besoin d'introspection, ma soif de me retrouver en tête à tête avec mon monde intérieur.

Je réalise que j'ai toujours eu ce besoin et que, insatisfait, il génère en moi de l'impatience, de la tension, de l'anxiété, de l'agacement, de l'intolérance et même de l'intransigeance. Je constate avec tristesse que cette dernière tendance de mon caractère résume bien ma manière d'être avec les êtres qui me sont chers: Francis, mon mari et César, mon fils.

En ce moment, lire et écouter Tara Brach m'aide énormément.

Elle emprunte un chemin qui me convient parfaitement. Embrasser ses émotions comme une mère aimante et chaleureuse, au sourire accueillant.

Cette façon d'introspecter mon monde intérieur m'apaise. Plus j'y vais, plus j'accueille, plus je me sens capable de contenir toutes les tempêtes, tous les orages. Quelle force je me découvre!

Qui est ce "moi" qui se découvre doté d'une telle force?

Les mots utilisés pour décrire mon besoin insatisfait sont ceux avec lesquels je me définis depuis de nombreuses années. Ces comportements sont présents pour me signifier que je ne fais pas suffisamment de place à mon monde intérieur...

J'ai cru toutes ces années que je ne pouvais y accéder qu'en étant seule, sans qui que ce soit m'empêchant d'écouter.

Grâce aux mots de Tara Brach, je comprends que les autres ne sont pas un empêchement. Ils sont une occasion.

La clarté d'esprit a peut-être besoin de solitude pour advenir, mais la compassion - l'autre aile sans quoi voler n'est pas possible - n'existe que parce que l'autre est là.

La compassion pour soi est stérile si elle s'arrête à notre porte.
J'ai pourtant le sentiment frustrant que si je tente de pratiquer la compassion envers autrui, ce sera faux.

Il faudra donc que j'accepte de faire "pour de faux" pour qu'advienne la vraie compassion.

Comme un entraînement sportif. Ou s'obliger à sourire quand ça ne va pas.

Provoquer les signes extérieurs de l'intention permet à l'intention d'arriver.

À ce stade, ça me semble une évidence. 

Il me faudra passer au-delà de mes démons: jugements, critiques, qui me diront sans cesse que je ne suis pas crédible, que je ne tiendrai pas sur la longueur, que je n'ai aucune volonté, que tout ça, c'est du blabla.

Écouter, accueillir ces critiques, les embrasser dans un accueil inconditionnel et continuer sur la voie de la compassion... car oui, j'y ai le droit, moi aussi.

Une peur surgit: comment saurai-je que je ne me fais pas "avoir" par l'autre? Si ma compassion n'est pas une autre illusion?

Je suppose que je découvrirai les réponses en chemin. 
Avec le principe essai/erreur, propre à tout apprentissage!

Qu'est-ce qui en nous se rappelle de notre nature profonde?

Et qu'est-ce qui en nous a à apprendre pour évoluer?

Quelqu'un a évoqué, pour parler de ce moment étrange que nous vivons, d'un "burn out mondial".

Quant à moi, j'aime le parallèle "crise intérieure/crise extérieure".

Nous sommes tous baignés dans le même bain émotionnel.

Est-ce que cela suffira à nous rappeler que nous ne sommes qu'UN? Tout et tous issus des mêmes poussières d'étoiles?

Et que nous co-construisons à chaque instant notre réalité collective?

Dans ma balance, il y a Peur/Anxiété d'un côté, et Grande Confiance de l'autre. 
Je crois que je passe mes journées à faire bouger délicatement le curseur...

Journal du confinement

18 mars - 29 avril 2020 \\ Méditation de Pleine Conscience

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30 mars 2020 \\ Méditation de Pleine Conscience

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L'agitation incessante du mental

29 avril 2020 \\ Méditation de Pleine Conscience

Journal de l'après-confinement

30 mai - 14 juillet, 2020 \\ communication empathique

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Les murs entre les êtres

2 juillet 2020 \\ communication empathique