Vivre ensemble

ATELIERS PÉRISCOLAIRES EN PRIMAIRE

octobre 2019/mars 2020

Écoles de l'Argelier et de la République

(St Rémy de Provence)


Séances hebdomadaires de 45mn

1 groupe CM1/CM2 - 1 groupe CP/CE2

8/10 enfants par groupe

CE2/CM1/CM2

Séance 12: "Vivre ensemble"

 

NOTES ARGELIER

1 seul enfant (J) vient vers moi. Je ne suis pas convaincue que ce soit intéressant pour nous deux, d'autant que j'ai appris que légalement, il fallait un minimum de 5 enfants par atelier …

Je regarde autour de moi et dans la cour, je vois une bande de garçons CM. Ils ont l’air désoeuvrés mais à plusieurs!

Je décide d'aller leur parler. Au fil de la conversation, je comprends qu’une bagarre a eu lieu. Je vais rester environ 10 mn avec eux dans la cour, leur proposant d'aborder ensemble la notion de l’amitié, la différence copain/ami. Puis un incident se produit. L’un d’eux « trahit » en dévoilant un secret. I part comme une fusée en criant. Les autres sont très embêtés. Je leur propose de m’attendre et tente de ramener I. Posture d’écoute active dans un coin de la cour… j'essaie d’accompagner I dans son sentiment de trahison, sa colère, il n’arrive pas à mettre de mot tellement son sentiment est fort. Il accepte au bout d’un moment de parler avec ses amis, afin qu’ils puissent essayer de se comprendre. Entre temps, deux des autres sont partis jouer au foot… Je ne lâche pas et vais les chercher, leur disant qu’il me semble important qu'ils soient ensemble pour aller au bout de cet échange. Ils acceptent, mais je les sens un peu contraints. Je suis surprise que le groupe soit encore formé, je n'étais pas du tout sûre de mon coup! Je décide que la confiance dans le processus et dans le lien entre eux sera mon maître ! Nous montons à l’atelier. Je les remercie d’être présents et leur propose un « cercle de médiation ». J’explique que c’est un cercle qui sert à tenter de résoudre un problème entre des personnes quand il y a beaucoup de colère. Je cadre serré : on peut prendre la parole quand on a le « micro » (ma trousse !). Chacun a le droit d’exprimer ce qu’il ressent mais à le devoir d’écouter les autres également. I a du mal à intégrer le cercle. J’accepte sa position et dis aux autres que ça peut prendre du temps d’accepter de revenir vers ceux avec qui on s’est disputés. On évoque la confiance, les disputes et comment on les dépasse ou non, les incompréhensions, les émotions fortes qui nous dépassent parfois et nous emportent comme un cheval au galop. Je leur demande s’ils pensent avoir le choix de ne pas s’emporter. Oui, mais parfois c’est trop difficile…

Puis M exprime qu’il n’arrive pas tenir un secret. I s’emporte. Je laisse faire, vigilante que ça n’explose pas le groupe. I commence à exprimer avec des mots sa colère, « plus que ça même », dit-il. Certains expriment qu’ils sont tristes, plusieurs fois. Ne pas avoir peur de tous ces sentiments, en tant qu’animatrice. Dire, permet de se réapproprier ses réactions. 

En fin de séance, je leur demande si ce cercle les a aidé. Pour 4, c’est un oui franc. Ibrahim fait le geste « couci-couça », mais il y a un début de sourire. M, qui s’est mis à part quasiment tout l’atelier, est aussi mitigé. Je fais de mon mieux pour inclure toutes les réactions. I, après avoir été fermé au début, a envie de parler et veut même qu’on reste un peu plus. Il finit en disant : « je ne sais pas si je vais pouvoir avoir à nouveau confiance dans l’amitié… ». De mon point de vue, il ouvre une porte en reparlant de confiance. Au début, son vocabulaire était tranché et fermé. C’est beau de voir un processus de réfléxion intérieure se faire…

Je les remercie à nouveau d’avoir accepté de venir faire ce cercle, alors que pour certains, ce n’était pas leur envie de départ. Et je repars, avec un sentiment de confiance, de joie et de précaution, consciente que rien n’est jamais acquis. C’est toujours sur un fil. Il n’y a aucune recette miracle, juste des tentatives, guidées par des intentions.

 

NOTES RÉPUBLIQUE

Un peu le même cas de figure qu’à l’Argelier. Près de la salle où se déroule l'atelier, un garçon semble triste. Je l’aborde. Il me raconte qu’un autre l’a tapé et insulté. Je propose discuter ensemble de leurs points de vue respectifs. Il est ok. Je vais chercher l’autre. Il est ok également. Plusieurs autres arrivent. Je leur annonce la séance et propose de faire un cercle sur le sujet des disputes dans la cour. Finalement, une partie s’en va et il reste les deux garçons et 2 filles, dont Louna qui dit que « ça fait longtemps qu’elle n’était pas venue ».

Cercle de parole calme et attentif.  Ils échangent sur « pourquoi on est parfois enervé dans la cour et est-ce qu’on peut faire autrement que s’insulter ou se taper ? »

 


CP/CE1

"Histoire collective" 


NOTES ARGELIER

Après la médiation de conflit improvisée, je redescends dans la cour chercher les CP/CE. 
J est là, heureusement, car je l’avais un peu « zappé »…:(

Pendant l’appel des noms, je distribue à chacun une carte émotions. Le but : les canaliser et ensuite parler autour de la carte, en cercle.

Comme ils changent les groupes de cantine, il y a des CP et des CM. Pas évident !

Puis on fait 5 mn de détente pendant lesquelles je passe entre eux et sonne délicatement les cloches. J’accompagne en guidant verbalement.

Puis on commence à  lire BARBIVORE. Super support pour

échanger sur la question : les garçons peuvent–ils jouer aux jeux

de filles (et inversement) ?


NOTES RÉPUBLIQUE

Les 3 filles de la semaine passée reviennent au galop (N, L et M). Sont heureuses qu’il n’y ait pas de garçons. N demande si on peut parler de : est-ce qu’il faut être belle pour être aimée ? Énorme !

Cela dit, on commence par un temps de pratique de l’attention, détente. Puis le sujet part sur l’amour ! L’une parle de son chat, l’autre de sa grand-mère décédée et N de son amoureux qui l’énerve. On évoque le secret (la confidentialité): vous jurez de ne rien répéter ?!

Après les partages, je demande s’il y a un point commun entre ces trois histoires. Elles se demandent si on peut aimer autant un animal qu’un humain ? En fin d’atelier, elles veulent savoir ce qu’on fait avec les dés-histoires. On fait une « partie » en construisant avec les dés illustrés une histoire collective.

 

dés à histoires