Les besoins

ATELIERS PÉRISCOLAIRES EN PRIMAIRE

octobre 2019/mars 2020

Écoles de l'Argelier et de la République

(St Rémy de Provence)


Séances hebdomadaires de 45mn

1 groupe CM1/CM2 - 1 groupe CP/CE2

8/10 enfants par groupe


CM1/CM2

Séance 16: LES BESOINS 

 

NOTES ARGELIER

Après la dernière séance, je voulais proposer de travailler sur les messages-JE. J’ai décidé de m’appuyer sur les activités EES. On a commencé à lister au tableau les besoins fondamentaux de l’être humain : toit, nourriture, argent, amour, bonheur, respect, être accepté pour qui on est, vivre ensemble, … en trois catégories disctinctes.

Puis j’ai proposé de faire des binômes. Chaque bînome a improvisé à partir d’une phrase que je donnais au choix (521/messages-je/L'EES de la maternelle au lycée). L’impro débute par un conflit. Au top, je demande à chacun quel est le besoin de son personnage.

"Pourquoi es-tu tout le temps en retard ?" devient : "j’ai besoin de savoir que j’aurai suffisament de temps".

"Pourquoi tu me regardes ?" devient : "j’ai besoin de me sentir en confiance avec toi."

"Pourquoi tu me colles ?" devient : "j’ai besoin d’être seul(e)".

 

NOTES RÉPUBLIQUE

2ème cercle de discussion autour des secrets. Il y a 2 semaines, N, L, M, L, J et L sont venues me demander si on pouvait parler des secrets. L et L étaient là également. Toute à ma joie de voir l'atelier "prendre", j'ai accepté sans réfléchir à la manière de mener la discussion.

Nous avons constitué un cercle de parole, et j'ai proposé que nous fassions un atelier philo autour du secret. Sauf que... la première a commencé à raconter un secret, et pas des moindres, la deuxième a enchaîné et je me suis retrouvée "piégée" à écouter les secrets, pour certains difficiles, pour d'autres presque pas crédibles tellement ça allait loin (cambrioleur, enfermée dans sa chambre, menacée par un homme,...) de ces demoiselles. Mon atelier philo dérapait complètement et moi, je ne savais plus où était ma place :((

En bref, j'ai géré comme j'ai pu, ne sachant toujours pas aujourd'hui si la séance a eu une fonction salvatrice ou non, si certaines ont tout inventé - et quand bien même?- et surtout, comment aurais-pu recadrer en cours de route? la prochaine fois, j'anticiperai forcément un cadrage plus précis (aller de son expérience personnelle au sujet en général). Ce qui est certain, c'est qu'elles voulaient parler! La question est: le cadre de l'atelier a t-il eu une fonction? peut-être...

La dernière fois donc, chacune a pu raconter un secret important pour elle, sauf J. Aujourd'hui, je prévois - car je m'y étais engagée - de lui demander si elle souhaite le raconter.

Puis pratique de l’attention et cercle de discussion :

> pourquoi a t-on besoin de raconter un secret ?

> à qui raconte t-on un secret ?

> a t-on le droit de garder ses secrets ?

> est-ce qu’un secret peut être lourd à porter ?

> quelles sont les différences entre un secret qu’on veut partager et un qu’on ne veut pas partager ?

Mais elles ne sont pas toutes là et j'improvise un autre atelier!

 


CP/CE1

Séance 16: "C’EST À MOI !" 

 

CONTE ET DISCUSSION

À partir du livre : « C’est mon arbre » d'Olivier Tallec

 


NOTES ARGELIER

Une grande partie de ce temps d’atelier s’est déroulée dehors, car le groupe a mis du temps à se faire. 

Au début, croisant une bande de filles qui venait de se disputer, j’ai tenté de provoquer une discussion autour des disputes et de l’amitié mais elles n’ont pas souhaité s’entendre et écouter les autres. 

Est-ce que je considère ça comme un échec ? Le groupe était coupé en deux, de chaque côté d’une porte, 3 filles sur un banc, 3 sur un autre. Une pleurait car une autre l’avait bousculée. Je l’ai emmenée voir une adulte de l’école pour s’occuper de son genou. D’abord, la réparation physique…

Elles ont parlé de leurs manières différentes de raconter l’événement qui a causé la dispute, des émotions comme la colère ("un éclair!") et que là, c’est vraiment fini entre elles dans ce groupe, même si une a reconnu que « oui, au début ça s’est passé comme tu as dit, mais après non ». 

G et E, qui suivaient le mouvement depuis le début, étaient toujours là...

Au moment où je les ai regardés, abandonnant l’idée de jouer mon rôle de Super-Sauveuse, 3 filles et 1 garçon sont arrivés, certains que je ne connaissais pas… et L qui venait d’assister au premier atelier ! 

Du coup, j’ai lâché prise et on a passé un bon moment à lire et discuter autour des thèmes du livre:

Le personnage est seul, il ne veut pas partager. 

Si les autres viennent, ce sera « le bazar ». 

Il est en colère car sa femme (ou sa sœur) vient aussi sous son arbre. Elle fait exprès de l’embêter.

À côté, c’est sa famille. Ça peut aussi être ses amis. 

Quel est son sentiment ?

Il a peur et il est surpris quand il réalise que quelqu’un pourrait décider que « mon » arbre est « son » arbre. 

Il se dit qu’il devrait construire un portail. Mais ça ne servira à rien parce que les écureuils peuvent passer par-dessus ! 

Et il n’y a même pas d’enclos ! On peut passer !

 

NOTES RÉPUBLIQUE

Séance en compagnie de Patricia L.

J’avais prévenu Patricia, en plaisantant, que ces ateliers étaient parfois un peu « rock’n roll ». 

En sortant, elle me confirme que c’était la bonne expression :)

8 petites filles agitées comme des abeilles devant un pot de miel !!!

C’est un véritable atelier du vivre ensemble, où on passe du temps à écouter les besoins des unes et des autres. 

À chaque fois que l’une d’elles est insatisfaite et veux arrêter, je lui demande si elle veut nous dire ce qui ne va pas. Les besoins s’expriment peu à peu.

Une fillette dit qu’elle voulait jouer à 1,2,3 soleil, comme la semaine passée. Je lui demande: "comment on pourrait faire pour y jouer?" "je ne sais pas". "Qu’aurait-il fallu faire pour que je sache que tu voulais jouer ?" "demander ?".  On avance ensuite sur les besoins et les demandes.


L'épidémie de Covid-19 a ajourné pour une durée indéterminée tous ces ateliers. Dieu sait pourtant qu'en ces temps troubles, j'aimerais contribuer à apporter un peu de coeur et d'écoute à tous ces enfants...